samedi 27 février 2016

1ère séance 5e sur les réseaux sociaux

J'ai testé cette année la carte heuristique avec plusieurs collègues (français sur un roman déjà lu, puis pour faire la présentation orale d'un roman jeunesse), parfois à la main parfois avec framindmap.
Je me suis dit que j'allais tester avec mes groupes de 5e, à l'occasion de la première séance sur les réseaux sociaux.

Nous avons débuté par les 3 étapes de couleur (bleu, noir, vert), méthode que j'ai déjà présentée.
Les élèves devaient faire un tableau deux colonnes sur un brouillon, faire la liste des avantages des réseaux sociaux à gauche, et la liste des inconvénients à droite.
Après l'étape individuelle bleue, ils ont comparé en équipe, et complété en noir.
Pour l'étape verte, ils devaient aller chercher sur des sites ce que les journalistes disent sur le sujet. Occasion de rappeler au passage la notion de mot clé, en leur disant que maintenant ils savaient par coeur comment les moteurs fonctionnent et comment il faut leur causer (deux séances déjà passées, spider robots, data center, algorithme et pagerank n'ont plus de secrets pour eux... enfin, on verra lors de la 3e séance sur les moteurs !).
Ils devaient choisir des sites faciles à lire, donc bien structurés, avec des paragraphes et du gras pour s'y retrouver.

Document personnel
Consignes sur le même modèle que
pour la carte légendée du quartier
A la fin de l'heure, ils sont repartis avec leur brouillon trois couleurs, et du travail à la maison. C'était la première fois que je leur donnais du travail, mais tout le monde l'a fait, j'en ai été bluffée.

Ils devaient créer une carte mentale avec framinmap, en faire une capture d'écran (parce que l'exportation prévue par le logiciel n'est pas top, et parce que ça faisait un rappel de ce qu'on a déjà fait avec la carte légendée du quartier), et me l'envoyer par email.
Les consignes étaient dans pronotes.

Je leur ai dit que j'allais bâtir la suite des séances en fonction de leurs erreurs éventuelles, et de leurs questions. Et vu les questions, j'ai du boulot ! Je ne pensais pas qu'ils allaient être aussi techniques.

Parmi mes phrases préférées : "les réseaux sociaux ça fait mal aux yeux", "Pourquoi il y a des personnes méchantes dessus ?"...
Travail d'élève
Avec les couleurs du brouillon, s'il vous plait !! Respect !

Travail d'élève


Travail d'élèveTravail d'élève

Certains de mes élèves sont des artistes (bon, on reverra les principes de la carte, promis !) :
Travail d'élève


samedi 20 février 2016

Le sursaut ! Ouf, c'est reparti !!

Ma renaissance psychologique valait bien un maxi texte... Comment faire court quand rien n'est simple ? Mon salut aurait pu passer par les dizaines de pages d'articles, de blog, de messages de forum que j'ai lus. Je crois qu'aucun texte sur la réforme ne m'a échappé, j'ai frôlé l'addiction.
Mais ce qui m'a permis de clôre mon débat intérieur n'est pas très avouable... Récit ! (j'ai rajouté les documents diffusés à mes collègues + mise à jour 11 mars 2016)



La pédagogie Top chef


Ma soupape pour faire le vide dans ma tête sous pression, ce sont les émissions type "Top chef" ou "L'amour est dans le pré" ! Assise en sandwitch entre mes deux filles, collées sous une couverture, c'est un moment de complicité familiale autant qu'un délassement mental.
J'avais déjà remarqué que cela déteignait sur ma pratique...  (voir un ancien article)

Il y a beaucoup de similitudes entre ce que je fais au CDI, et les méthodes d'Etchebest et sa troupe :
1- Des chefs/profs concepteurs d'un scénario en amont, puis coachs lors du défi/activité (conseillent, mettent sur la piste, mais ne font pas à la place : attention aux assaisonnements / es-tu certain d'apporter au groupe le maximum ?) et en bilan, ils goûtent et évaluent.
2- Des contraintes qui obligent le candidat à se surpasser.

Et des rituels, parmi lesquels le fameux "oui chef" qui n'est pas un signe de soumission, mais permet de dire qu'on a entendu et pris en compte la consigne ou le conseil. Indispensable en cuisine, quand chacun vaque de son côté.
Sans rêver d'un "oui doc" à chaque consigne, je me dis que cela serait sacrément pratique pour savoir si les élèves ont entendu / intégré le travail à faire !

Bref, je crois que je m'entendrais très bien avec le chef Etchebest !
Quand je le vois bousculer un candidat, le pousser dans ses retranchements, puis, quand il craque, ou se décourage, le prendre entre 4 yeux, regarde-moi, je crois en toi, tu peux le faire, aie confiance, bat-toi, fais-toi plaisir... et bien j'ai l'impression de m'entendre : "tiens-toi droit, secoue-toi, je ne te lâcherai pas, tu sais plein de choses, tu es plein de richesses, je t'interdis d'en douter."


Une contrainte productive


Dans beaucoup d'activités, les contraintes sont sources de dépassement de soi. On est meilleur sous la pression.
"Faites un dessert sans utiliser de sucre"
" Faites un repas à base d'épluchures"
"Vous avez 1h pour faire un exposé express"
"Comment continuer à bien faire mon travail si on m'interdit les séances 6e et 5e que j'ai mise en place depuis 10 ans ?"...

Je pense que notre ministre regarde aussi Top chef !!

Processus cognitif mis en place :
1- Colère : pensez-vous que je suis dangereuse pour les élèves si je les vois en tête à tête ? Mettez-vous en cause ma capacité à faire de la bonne pédagogie ? Pourquoi dites-vous que je suis prof, alors ?
2- Découragement : mais je vais faire quoi, alors ? qui suis-je ?
3- Sursaut : bon sang, je sais ce que je fais, quand-même, je ne suis pas du genre à faire les choses au hasard, j'ai tellement réfléchi à tout ça, je vois que ça marche, je ne peux pas m'être trompée à ce point !
4- Plan d'action : profitons de la réforme pour réussir ce que j'essaie de généraliser depuis 20 ans, rajoutons-y ma méthode, ce qui fait ma patte, parce qu'ils ne peuvent pas savoir ce qui est bon pour moi et pour mes élèves. L'expert, c'est moi ou c'est pas moi ?!!

C'est qui, l'expert ?? Allez, on se reprend !

Bilan d'étape


L'institution me donne la mission de former TOUS les élèves à la RD, de les inciter à la lecture et à la curiosité culturelle, et de leur donner une culture info-doc et numérique.
OK, j'ai signé pour ça, et je me suis promis en prime d'y arriver en utilisant d'autres pédagogies que celles qu'on m'avait proposées au collège, et ensuite en formation. Je suis assez indisciplinée !

Après 10 ans à compter sur de l’interdisciplinarité ("Dis, tu ne voudrais pas faire une petite séance avec moi ??") mais à ne pas remplir mes missions, j'ai trouvé une solution qui convenait à tout le monde : j'allais être prof ! Mais à ma manière.
Cela passait par des "heures-cdi" en 6e puis en 5e, sur les heures de libre des élèves, avec un programme très progressif, intégrant autant la lecture, l'autonomie au CDI puis au CCC, et la recherche doc. Depuis 4 ans, la complexité croissante de l'univers numérique m'a fait modifier ce parcours (exit les métiers, exit les usuels) pour rajouter des notions sur les coulisses techniques, légales, et financières d'Internet et du web (tiens, ce n'est pas la même chose ?  Et google n'est pas une source ?).
En septembre, je disais: "ça y est, j'ai trouvé, ça roule, je remplis enfin mes missions, c'est un bon système, je suis enfin sereine". D'ailleurs, j'avais diffusé un document qui récapitulait tous les thèmes et savoirs faire abordés. Je viens de le mettre à jour.
Bien sûr, comme je ne suis jamais contente, je trouvais qu'il y avait encore trop peu de recherches doc, mais ça commençait à venir. Je travaille et j'échange beaucoup et souvent avec mes collègues, ce sont de très bons professionnels, j'apprécie leur engagement et leurs idées dans leurs disciplines, mais leur boulot n'est pas le mien : ils n'ont pas envie/le temps/l'idée de faire mon boulot. Mais ce n'était plus un problème.

2016, badaboum, mon boulot devient le leur, le nôtre, collégialement et de manière beaucoup plus officielle et incitative que dans les textes précédents (la recherche doc était présente dans bien des programmes depuis longtemps, mais cela passait à l'as, comme plein de choses dans ces programmes). Et en prime, un inspecteur me dit que je peux montrer aux élèves où ranger les cartables à l’occasion d'une séance avec un "vrai" prof, et qu'il faut que j'arrête les séances toutes seules pour revenir à la bonne vieille méthode de mes débuts : quémander des heures en salle des profs !
Je pense que mes derniers billets ont montré que j'étais perdue.



Le sursaut


Elément déclencheur : le discours de la ministre sur les complots. Je suis fan absolue. Une femme comme ça ne peut pas me vouloir du mal. (évidemment, je vais faire semblant de ne pas avoir lu le décryptage du site des trois couronnes, comme toujours nécessaire).
Il doit y avoir une vraie raison à son acharnement à ne pas vouloir me donner des "heures de cours" ! Et si elle était au contraire en train de m'offrir la possibilité de trouver ma place, de créer quelque chose, de trouver LA solution qu'eux mêmes n'arrivent pas à entrevoir.
Créer des postes, doubler la surface des CDI, avoir des surveillants tous au top de la gestion d’élèves, on sait tous que c'est la solution, mais bon...
OK, cherchons autre chose de réaliste pour mes 20 prochaines années de doc. Je ne suis pas du genre pleurnichard, à ne pas vouloir bouger sous prétexte que les conditions ne sont pas idéalement réunies. D'habitude, je retombe toujours sur mes pattes. Cherchons donc la solution.
Bidibule doc

Qu'on m'accuse de naïveté ne me fâchera pas, je suis naïve et utopique. J'ai été élevée à la Mélodie du bonheur (on regardait surtout la 1ère partie...) et j'ai élevé mes filles aux télétubbies.
Vous ne serez pas surpris si je précise que je n'aime pas les livres qui se terminent mal, ou ceux avec des vrais méchants. Et vous connaissez déjà mes préférences audio-visuelles...

Le nouvel équilibre professionnel que je pense avoir trouvé ne pourra pas satisfaire ma ministre. Elle a sans doute eu raison de me bousculer, mais elle ne me donne pas assez d'outils.
J'ai donc pris la liberté de conserver certaines de mes vieilles astuces, quitte à être hors la loi. Je fais confiance à ma hiérarchie proche, à mes collègues, et aux parents d'élèves, pour me laisser cet espace de liberté. Les élèves n'y verront rien à redire, ils n'ont pas l'air de se plaindre, et se demandent même pourquoi je ne les ai plus en 4e.

Mes collègues ne sont pas pour rien dans ce sursaut : j'ai senti une bienveillance à mon égard, ils ont été déstabilisés sans doute de me voir perdre pied moralement et physiquement, moi d'apparence forte, jamais malade, droite dans mes bottes, et allant d'un pas souriant et ferme chercher les élèves chaque heure.
Mais en même temps, j'ai senti qu'ils avaient du mal à trouver une solution : "on a des heures en 3e pour aller en salle info en math, tu seras la bienvenue", on m'a adressé tous les idées d'EPI possibles et imaginables, quelque soient leurs thèmes, en me demandant mon avis, ma caution.

Mon plan d'attaque


1- Une heure en 6e conservée. Tant pis pour les inspecteurs qui n'en veulent pas, je suis prête à l'appeler "heure d'étude au CDI" si nécessaire. "Projet CCC" sera un bon arbitrage.
Elle est absolument nécessaire pour donner des habitudes aux élèves. Là où certains collègues ne souhaitent voir les 6e que quelques heures, pour leur montrer juste les règles du CDI, j'ai besoin d'une vingtaine d'heures au minimum, pour faire le tour du système complexe qui est à leur disposition. Comme je ne fais pas de cours de CDI, avec des fiches et tout et tout, ils acquièrent de l'autonomie et des habitudes au long cours.
Le CDI est complexe à prendre en main : jeux de stratégie, guitare, club Z très actif, esidoc qui sert en étude et en cours, des habitudes de recherche et de travail en groupe à acquérir pour que les collègues gagnent du temps par la suite, et des dizaines de bénévoles qui viennent lire, jouer. Mes méthodes de travail et mes exigences ne vont pas de soi. Je demande aux élèves d'être excessivement autonomes, ils ont beaucoup de libertés, mais en même temps, pour que ça tourne, il faut qu'ils soient très respectueux des quelques règles et des autres.
Avant d'arriver à une récréation avec 50 élèves qui circulent, à un midi de club à 70 visiteurs, où une fois tout le monde sorti, aucun jeu n'est rangé ailleurs qu'à sa place, aucune chaise n'est dérangée, toutes les BD sont dans les bons bacs, rien par terre, et pas un mot prononcé par la doc pour en arriver là, sauf tous ces "au revoir" en réponse aux élèves... Je vous assure qu'il me les faut, ces heures en 6e. Le prof de math ou de SVT n'a pas mission à me "donner" des heures pour que j'ai le sourire à chaque fin d'heure, que les élèves m'appellent "la prof du CDI" et me fassent confiance. C'est une histoire entre les élèves et moi,  pour créer une histoire commune, amorcer ce bout de chemin qu'on va mener ensemble.


2- en 5e, je tiens aussi à conserver une heure quinzaine en demi-groupes sur les heures d'étude des élèves. Ce sera une "EMI-CDI" ou "prépa EPI", peu importe.
Dans 10 ans, une fois que tous les enseignants auront intégré les notions info-doc et la culture numérique, je pourrai peut-être lâcher ces heures, mais pour l'instant... Je vais juste enlever quelques thèmes trop difficiles en 5e, et les basculer en 4e, ce que j'espérais d'ailleurs faire depuis longtemps. Profitons du vent de changement pour le faire. Le temps gagné permettrait de faire davantage de lecture sur place (j'aimerais refaire les nuages de mots à partir des petites poches), et un exposé à la main et en équipe, sur le thème du développement durable.


3- Des EPI officiels (mon dieu, mais pour qui se prend-elle ??) autour de la culture numérique
EPI, me voilà !
Je souhaite continuer à pouvoir gérer mon emploi du temps de manière simple. Hors de question de guetter les éventuelles heures d'absence pour mettre une heure par ci par là, ou de devoir quémander des heures pour les 4A, pour les 4B, pour les 4C... avec un fonctionnement différent à chaque fois.
Donc la solution passe par un EPI officiel sur les concepts info-doc EMI qui ne sont pas de la méthodologie : coulisses d'Internet, les algorithmes, les auteurs, les câbles et le wifi, la transmissions des informations par la lumière, les 0 1, les data center et le développement durable.
Plusieurs solutions d'EPI sont envisageables, j'y travaille actuellement, ce n'est pas encore formalisé suffisamment : "Qui est Cortana ?", "Est-on libre sur Internet ?", "Internet, les sciences et la technologie"...

Ce sera des heures d'étude pour les élèves, comme aujourd’hui, et j'espère d'autres prises un peu plus sur des heures d'EMC ou de matières scientifiques. J'aimerais que les collègues assistent à ces séances, afin que cela leur serve de formation cachée, et qu'ils puissent progressivement prendre ces sujets en charge. Bien sûr que c'est l'idéal, je suis seule pour 600 élèves, autant partager la tâche.


4- Pour les EPI qui vont "juste" demander aux élèves d'utiliser des outils informatiques ou des outils du net, j'ai préparé des tableaux de compétences préalables pour guider les collègues, afin de les faire bénéficier de mon expérience dans ces activités. Si j'estime que le projet est raisonnable, je pourrai y participer, sinon, j'expliquerai que le CDI leur est bien sûr ouvert, mais sans moi, que je ne pars pas sur ce projet, et je donnerai les raisons. Le CDI n'est pas MON CDI, je le répète et l'applique très souvent.
Grâce aux heures en 6e et 5e, les élèves auront à leur disposition des habiletés qui feront gagner du temps aux collègues, à condition qu'ils respectent la progression des difficultés sur les 4 ans, d'où les tableaux de préalables.
Au niveau matériel, j'ai récupéré le vieux meuble à cahiers de texte de la vie scolaire, qui était dans une réserve. Un casier par classe, pour les collègues puissent conserver les documents de travail au CDI s'ils le veulent. Il fallait 27 casiers, c'est une fameuse aubaine que ce meuble !! On peut aussi récupérer les vieux tiroirs de l'ONISEP, je n'y met plus rien depuis des années.
Indispensable pour conserver les travaux des 27 classes... Allez fouiller les sous-sols de vos établissement.

5- Je serai évidemment toujours disponible pour tester des nouveaux trucs rigolos : framapad, cartes heuristiques, padlet, vidéo... C'est mieux quand on a 2 regards pour évaluer le scénario, et 4 jambes pour circuler. On annonce officiellement aux élèves qu'on va tester un nouveau truc, les observer, et être à l’affût des modifications que l'on pourrait apporter pour le refaire avec une autre classe. On est tous dans des postures d'apprentissages, les élèves comme les adultes. Cela les aide aussi beaucoup à avoir un regard critique sur les activités, sur les scénarios proposés, et cela les habitue à essayer de trouver le scénario qui leur convient. On fait beaucoup de métacognition (cela fait 20 ans que je n'ose pas prononcer ce mot en salle des profs, je me suis fait jeter pas mal de fois. Avec 2016, on peut enfin prononcer des gros mots pédagogiques, c'est trop bien !!)


6- Je vais présenter le principe du "document de collecte avec bilan oral" comme élément indispensable à toute recherche (sauf si les élèves n'ont à noter que des infos courtes). Si les élèves doivent utiliser le web pour chercher des infos, afin de créer autre chose, il faut que mes collègues comprennent que cette étape est indispensable pour que les élèves comprennent et apprennent. Sinon, on reste uniquement sur des compétences de savoir faire, avec du copier coller mécanique mais pas intégré. J'en fais faire aux élèves depuis la 6e, c'est facile de formaliser le processus pour que les collègues reprennent la technique. J'ai découvert il y a peu qu'ils ne la connaissait pas. Et bien je vais leur montrer ça !!


7- Proposer d'uniformiser tous les EPI par un document de suivi, type dossier de TPE. J'ai trouvé dans un compte rendu d'expérience l'idée de donner à un élève différent à chaque fois la mission de le remplir (on devait faire, on a fait, on a eu du mal, on devra faire... un truc de ce genre) afin d'être en capacité à la fin du projet d'évaluer l'apport et l'implication de chaque élève. Et cela pourra aider les collègues à suivre l'avancée du travail qui aura été faite dans un autre cours.
Un document uniformisé pourrait harmoniser les EPI et en donner une meilleure visibilité pour les élèves et les parents. On va voir si Folios pourrait nous rendre des services au niveau matériel et enregistrement à distance.


Me voilà sauvée !! Vive Etchebest !
Et rendons grâce aussi à Tisseron, à Tricot, aux neurosciences, aux rituels, à la pédagogie explicite... Je l'avoue, je ne lis pas que Je Bouquine...
C'est fini, on a terminé, on lève les bras !

jeudi 18 février 2016

Utopie ou dystopie ?

"Chers enseignants d'Art plastique,

Vous êtes des experts des Arts.
Votre champ de compétence est indispensable à tous nos collégiens, afin d'en faire des citoyens ouverts, tolérants, créatifs.
Pour donner encore plus de poids à votre enseignement, nous avons décidé de créer le Parcours artistique. Ainsi, chaque enseignant, quelque soit sa discipline, devra intégrer à son enseignement des éléments liées à l'Art (sa connaissance, sa pratique, sa fréquentation quotidienne).
Pour donner toutes les chances de réussite à ce grand projet, les activités artistiques devront désormais être inter-disciplinaires. Ainsi, les élèves comprendront davantage l'importance de l'Art dans tous les domaines de la vie, et cela facilitera leur maîtrise.

Vous pourrez vous appuyer sur une nouvelle organisation : 30h de présence dans l'établissement, pour co-animer des activités avec vos collègues chargés des enseignements, notamment en vous emparant des EPI. Ainsi, un exposé sur l'audition, réalisé en SVT, pourra bénéficier de votre apport pour que les élèves créent des beaux titres à la manière de Van Gogh.
En dehors de ces heures de projet, vous accueillerez les élèves de manière libre et volontaire dans le COUAC, le Centre OUvert à l'Art et à la Culture. Vous devrez proposer aux élèves des moments en autonomie, où ils pourront venir, de manière libre et spontanée, pratiquer, rechercher, créer, en vous appuyant sur les moments de vie scolaire : heures d'étude, et plage horaire du midi.

Vous aurez ainsi la charge de vous assurer que chaque élève, Segpa comprise, bénéficieront sur leurs 4 années, et de manière progressive, spiralaire et avec une logique curriculaire, de toute la culture artistique nécessaire à un citoyen du monde.

Soyez assurés de toute l'importance que vous accordons au ministère et dans le pays à votre action et à votre expertise.
Vous avez toute notre confiance."

(trouvé dans une brochure préparatoire à la rentrée 2017)

samedi 13 février 2016

L'Onisep dans le Rouge

L'Onisep vient de sortir une nouvelle rubrique pour le parcours Avenir. Ni une, ni deux, j'y vais, j'y trouverai peut-être des idées pour me trouver une petite place.

J'ouvre un premier pdf :

Vous ne voyez pas où je veux en venir ? Un petit zoom alors ! Cherchez l'erreur :



J'ai envie de dire, comme Cyprien : Pourquoi ??

Ils auraient pu mettre « la dame du CDI », ça pouvait marcher aussi, surtout si nos interventions se cantonnent à ça :




Allez, ne soyons pas mesquins, nous n'en sommes pas à une provocation de plus. Allons plutôt voir ce que les fiches proposent comme activité d'EPI à mes collègues "enseignants".



Ah, c'est prometteur !

De plus en plus intéressant. Voyons plus loin :




Là, je dois vous avouer être tombée de ma chaise en découvrant les activités proposées. Ceci dit, mes deux filles ont beaucoup aimé concevoir une chorégraphie sur le thème du vin, que je vous laisse imaginer.

Pour l’éducation musicale, je vois très bien  (Chorale « Allez, viens boire un p'tit coup à la maison » pour accompagner les danseurs), et l'Art plastique aussi (Etude du tableau de Degas « L'absinthe »), mais je pense qu'on passe à côté de la SVT, qui aurait pu parler des méfaits de l'alcool en collège...

Je propose une autre thématique, pour laquelle on peut plus facilement trouver un lieu de représentation : « Les coiffeurs à travers les âges ». En français, on pourrait étudier les expressions comme « On a des cheveux à se faire » !

mardi 9 février 2016

Allez, c'est parti pour le multidisciplinaire !

J'ai bien compris le message, promis, je vais essayer de donner une couleur multi-disciplinaire à tous mes projets lecture et info-doc.

1er essai : le projet albums inter-génération en 6e
Je me suis dit que ce serait bien, en plus de la vingtaine d'intervenants extérieurs bénévoles, de caler un thème lié à l'EMC, pour rajouter des débats sur les thèmes.
Les élèves plébiscitent les albums "à morale", de type de ceux qui font réfléchir sur la différence, l'acceptation de l'autre. Le point commun de tous les albums coup de coeur, c'est ce thème ! En plus les PP de 6e qui aiment bien venir travailler au CDI sur les heures de vie de classe abordent souvent ce type de thème.
Alors ni une ni deux, j'envoie un email à chaud aux collègues d'HG en charge de l'EMC : malheur de malheur, leur répartition des thèmes sur les cycles est déjà fait, et les différences, c'est en 5e !

2e essai : un EPI Internet et les sciences et techniques
J'aborde les moteurs de recherche en 5e, le prof de physique fait les ondes en 4e, les profs de math envisagent les puissances en 4e et les algorithmes en 3e... Pas gagné, à moins de faire un EPI sur 3 ans !

Bon, je vais faire une pause chocolat !!!

mercredi 3 février 2016

Prof-doc, des freins à l'inter-disciplinarité ? Toutes mes excuses !

De leur côté, les professeurs documentalistes, souvent identifiés en établissement comme experts légitimes, ont eux aussi éprouvé des difficultés à sortir des partenariats habituels des enseignements info-documentaires et à mettre en place des équipes réellement transversales. Cette posture d'expert du professeur documentaliste ne saurait être exclusive, sous peine de constituer un frein à la dimension transversale souhaitée. Mais comment fédérer autour de l'EMI, la question reste encore posée à l'issue de ce TraAM.
...
Pour tenter de répondre à cette question, Dijon a transformé un cycle de formation 6e « initiation à la recherche documentaire » axé sur les étapes de la recherche documentaire, en une progression didactique et pédagogique transdisciplinaire (documentation, technologie, histoire-géographie, éducation civique et SVT) de 31h de cours, basée sur l'EMI, pour permettre de développer les cultures informationnelle, médiatique et numérique des élèves.



Quand on regarde l'exemple proposé, on se rend compte que c'est justement ce qu'on nous reproche : des heures faites tout seul avec la classe, avec la mention que ce sujet-là pourrait éventuellement être abordé avec tel ou tel collègue, mais ne l'est pas. 

C'est ça, la révolution qu'on nous promet ?
Matière, ou discipline ?

Bon, du coup, ne me reconnaissant pas dans les reproches faits visiblement aux prof-docs, je n'ai aucun scrupule à envisager de faire correctement mon métier. Voici donc mon plan pour l'an prochain.

Etat des lieux : 
- le CDI de mon collège est grand, complexe, avec beaucoup d'activités différentes proposées. Il est donc assez long à prendre en main
- tout est basé sur l'autonomie, y compris le prêt, et mon bureau (placé au milieu, noyé sous les piles et la végétation) se fait volontairement oublier pour qu'ils s'occupent seuls, sans penser à mon regard. 
- le collège comprend 480 élèves de section générale (dont 150 de sections sportives) et 120 de Segpa
- on ne peut pas dire que les élèves viennent tous d'un milieu culturellement épanoui (euphémisme), ni qu'ils sont particulièrement calmes a priori...
- malgré tout, les élèves de 4e-3e et ceux de la segpa sont très bien représentés dans les statistiques de présence, et le nombre de prêt de livres ne fléchit pas.
- même avec 30 collégiens sur une heure d'étude, je n'ai rien à dire question discipline, tout le monde s'occupe et respecte le fait que je doive travailler dans le calme pendant ces heures sans cours.

Il est donc indispensable de maintenir l'effort d'intégration des élèves qui ne viendraient pas spontanément au CDI, sans même parler de lire un livre. Ce serait un comble, alors qu'on a super bien réussi avec les collègues à limiter les inégalités culturelles de nos élèves, que cette réforme mette tout par terre !

Je continuerai donc à prendre les classes de 6e toute seule (cela ne veut pas dire de manière isolée ! Je fais partie de l'équipe pédagogique, je les évalue, je vais aux conseils de classe, et rencontre les parents lors des rencontres parents-profs), en classe entière, sur une heure d'étude (quitte à l'appeler heure CCC), pour qu'ils prennent des habitudes solides dès le début. Ils découvriront les règles, les documents, les outils. A chaque fois avec des jeux, des recherches liées à un sujet traité avec un collègue, ou des lectures sur place. Des bénévoles à la retraite viendront comme d'habitude lire avec eux. Ils découvriront la bibliothèque du quartier. Ils apprendront aussi à jouer aux jeux de stratégie proposés sur les heures d'étude (un de mes outils d'intégration et d'apaisement les plus forts).
Et je ne veux pas de demi-groupes : il faut qu'ils apprennent à se gérer au CDI en grand groupe. Comme je ne peux pas être derrière chacun pour les aider et les surveiller, ils sont obligés de devenir autonomie et s'entraident.

En 5e, je continuerai à les prendre en demi-groupe, sur une heure d'étude (quitte à l'appeler prépa EPI), pour qu'ils puissent manipuler des outils numériques plus confortablement. On verra aussi comme d'habitude les réseaux sociaux, les malwares, les hoax, les moteurs de recherche, les data center... Une fois par an, je prend quelques heures pour leur permettre d'avancer un exposé commencé en cours de chimie, d'EMC... On fait des affiches, des vidéos, sans prendre trop de temps sur les cours de disciplines. Du coup, les collègues sont davantage partants pour des exposés, puisqu'ils savent que les heures prises sur leur horaire disciplinaire ne sera pas mangé par les heures nécessaires à faire un brouillon, s'enregistrer au micro, choisir les photos, la taille des feutres, refaire un titre, lire un livre documentaire...
C'est comme s'ils devaient faire un travail en étude, mais qu'on les oblige à rester pour le faire (sinon, qui reste, à votre avis ???) et avec un encadrant prof-doc qui est là pour les aider à s'organiser, utiliser ou réutiliser tel ou tel outil déjà vu. Ils sont libres, aussi ! Ils apprécient ! "Avec vous, ça passe toujours vite."

Ce qui va changer, c'est que je vais rassembler quelques thèmes sous un intitulé EPI pour que les collègues qui aborderont certains sujets numériques puissent les comptabiliser comme heures d'EPI.
pas encore finalisé
Je vais sans doute pouvoir à terme étaler davantage sur deux ans les sujets abordés, en mobilisant davantage les profs d'EMC, avec un exposé à la main en 5e, et un numérique en 4e. A chaque fois collaboratif, parce que seul, on est moins fort. C'est ce que je serine à mes élèves sans arrêt.
Si les collègues prennent à leur compte les sujets comme les réseaux sociaux, la vie privée, je gagnerai du temps pour faire en 5e deux projets avec les classes : une vidéo en sciences et un exposé en EMC. Il faut que je regarde ce que je vais faire sauter : j'ai déjà enlevé cette année les sites sur les métiers, et les usuels papier ou en ligne. 

Et si les collègues se lancent dans des recherches doc sur davantage d'heures qu'aujourd’hui, dans des démarches de projet plus proches de ce qu'elles devraient être (mais j'avais tiré un trait dessus, personne ne voulait passer x heures sur un même travail, on allait donc au plus court), je pourrai peut-être remettre au goût du jour les techniques de mobilisation d'idées, cartes heuristiques et QQOQCP. Et demander aux élèves de faire  des documents de collecte pour rendre les travaux plus pertinents. 
Chic !

Et promis, je ne demanderai pas à récupérer mes heures de cours. De toute façon, mes élèves me manqueraient, et à la maison, je bosserais sur ordi. Autant le faire au CDI avec des élèves qui lisent autour de moi.